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Entrée à la réserve nationale de flore et de faune de Tariquía

Bolivie, les riverains de la réserve de Tariquía font bloc contre l’extraction du pétrole

Au sud de la Bolivie, une grosse bataille se joue pour l’environnement. Effectivement, la réserve naturelle de Tariquía est au cœur de vives tensions. En effet, le gouvernement bolivien veut y exploiter des hydrocarbures, malgré l’opposition des communautés locales. Ainsi, depuis plusieurs années, ces habitants résistent face à l’intrusion des compagnies pétrolières et à la pression de l’État, en quête de ressources pour relancer son économie. Pendant ce temps, les tensions vont bon train.

Assurément, la réserve naturelle de Tariquía incarne à elle seule un dilemme mondial : protéger la nature ou céder à la dépendance aux hydrocarbures. En un mot, ce sanctuaire de la biodiversité est menacé par des projets gaziers, devenant ainsi le théâtre d’un bras de fer acharné. En bref, depuis dizaine d’années, les communautés locales tentent de résister à l’intrusion des compagnies pétrolières. Pendant ce temps, la crise économique pousse le gouvernement à intensifier la pression.

Tariquía
Réserve nationale de faune et de flore de Tariquía

Pourquoi la réserve de Tariquía est-elle si menacée ?

Pour la petite histoire, la réserve nationale de flore et de faune de Tariquía couvre 246 870 hectares de forêt dans le département de Tarija. En plus,  la zone touchée par les blocs d’hydrocarbures est de 128 083 hectares. De plus, celle-ci est devenue juridiquement une réserve naturelle de faune et de flore en 1980.

Il se fait cependant que le statut de réserve empêche toute exploitation au sein de cette réserve. Le gouvernement a alors cherché à contourner cet obstacle. Et, sans consulter les communautés locales, il a fait passer des lois pour baisser le niveau de protection de la réserve. Il entendait ainsi permettre la signature de contrats avec des entreprises pétrolières.

 Tariquía au cœur d’un bras de fer entre décideurs et communautés locales

L’actuelle crise économique a poussé le gouvernement à intensifier les pressions pour relancer l’exploitation dans la réserve, faute de nouveaux gisements ailleurs. Dans ce cadre, les habitants qui tentaient de bloquer l’accès aux exploitants pétroliers ont eux été convoqués par la justice. En tout, 31 défenseurs de la réserve sont accusés d’entraver les activités de ces compagnies. Face à cela, ils se sentent abandonnés et muselés.

« En réalité, nous sommes poursuivis pour avoir défendu l’eau, la vie. Malheureusement, le gouvernement et les entreprises veulent nous humilier, ils veulent nous faire taire avec des procès. Cela ne nous intimide pas. Au contraire, cela nous donne de la force et nous allons continuer« , explique un des défenseurs.

Tariquía
Tariquía

La sauvegarde de la réserve de Tariquía, un enjeu environnemental

Depuis des années, les locaux défendent la réserve contre les ambitions extractivistes de l’État bolivien en recherche d’énergies fossiles.

« Ils veulent forer dans une zone en hauteur qui est proche d’une source, dénoncent les activistes. Il y a beaucoup d’eau qui descend jusqu’en bas. Si l’on n’y prend garde, de nombreuses communautés seront affectées par l’eau contaminée.»

En 2019, après un blocus de six mois, les habitants ont réussi à repousser les compagnies pétrolières. Mais avec l’actuelle crise économique en Bolivie, elles reviennent à la charge. Elles sont entrées de force dans la réserve, brisant la chaîne humaine formée par les défenseurs.

« L’objectif était de les empêcher de passer, mais de façon non violente. Finalement, ils ont réussi parce qu’ils sont venus avec une énorme force policière. C’était impossible, mais on voulait montrer qu’on était contre. » 

A suivre…

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Léon Mukoko

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