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Pr Céline Sikulisimwa et son équipe de Futuraenvi4ward

La plupart des rivières de la ville de Kinshasa sont dans un état de mort cérébrale

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Avec une vingtaine de rivières, la capitale de la République Démocratique du Congo est une ville bien dotée par la nature. Ces rivières qui constituent l’un des moyens d’évacuation des eaux de la ville commencent à être une source d’insomnie à cause des inondations et érosions de plus en plus récurrentes.

La plupart des cours d’eau et rivières de la ville-capitale de Kinshasa sont dans un état de mort cérébrale. Dépouillées pratiquement de toutes leurs berges, ces affluents du fleuve Congo ploient sous de milliers de tonnes d’emballages plastiques et autres détritus produits par l’activité humaine, le tout dans une indifférence collective troublante.

Et comme si cela ne suffisait pas, des riverains jouant avec le feu mettent carrément le feu à ces bouteilles en plastique, provoquant des nuages insupportables de fumée qui contribuent à polluer davantage une couche atmosphérique déjà mal en point et détruisant tout soupçon de vie dans ces rivières. De même, à plusieurs endroits il n’est pas rare d’apercevoir des piétons marchant allègrement sur ce tapis de plastique.

Céline Sikulisimwa en appelle à une prise de conscience collective et à une action immédiate des autorités … 

La professeure Sikulisimwa met en lumière un constat accablant : les rivières de la ville sont souillées par un niveau alarmant de pollution. Avec son équipe de l’organisation Futuraenvi4ward,  Céline Sikulisimwa précise que cette pollution est visible par les montagnes de détritus (particulièrement les déchets plastiques)  et les nuisances olfactives dues à des incinérations sauvages des déchets plastiques entassées sur les lits des rivières. De plus, ces incinérations sont de nature à menacer la santé des riverains et à compromettre gravement l’équilibre écologique, aggravant ainsi la crise environnementale.

L’initiatrice de l’opération SOS Rivières dénonce également cette habitude des riverains de déverser, mieux, d’orienter toutes les fosses sceptiques vers les rivières. Ce système communément appelé Munduki, Nyeterie dure depuis près de quatre décennies. Il est impératif que les pouvoirs publics, les acteurs locaux et la société civile coopèrent étroitement pour mettre en œuvre des mesures concrètes visant à endiguer la pollution environnementale à Kinshasa. Sensibilisation, éducation, surveillance et application des réglementations doivent être au cœur d’une stratégie globale et inclusive pour relever ce défi environnemental majeur.

Il n’est pas inutile de préciser que Céline Sikulisimwa est professeure à la Faculté de Sciences de l’Université de Kinshasa. Elle a pour champ de recherche le traitement physico-chimique des systèmes d’eau et de déchets.

Il faut dépolluer les rivières et faire appliquer les lois…

Face à cette urgence, la professeure Sikulisimwa plaide pour l’application stricte de la loi sur l’eau adoptée en 2015, laquelle offre un cadre réglementaire essentiel pour protéger l’environnement et la santé des populations. En promouvant un environnement sain et durable, cette législation constitue un levier essentiel pour garantir un avenir meilleur à Kinshasa.

Des lois et des règlements doivent être appliqués à tous les niveaux si l’on veut prévenir ou limiter la pollution diffuse des eaux. En attendant, Futuraenvi4ward poursuit inexorablement sa campagne de sensibilisation  » SOS Rivières », touchant plusieurs couches de la population, notamment les élèves.

A travers le programme SOS Rivières, l’équipe de Céline Sikulisimwa continue à arpenter les rivières et cours d’eau qui sont soumises à un monitoring systématique. La rivière a besoin d’une certaine concentration d’oxygène pour que la vie continue en elle. Si elle est à zéro c’est à dire qu’il n’y a plus d’oxygène, elle ne peut plus contenir des poissons, indique Céline Sikulisimwa.

Alors : Cessons de transformer les rivières en décharges publiques. Il faut un assainissement durable, pour sauver les cours d’eau. Tous nos déchets doivent aller à des endroit bien appropriés pour leur élimination, pour leur valorisation et leur recyclage. C’est de l’éducation environnementale.

Pour tout savoir sur les rivières et cours d’eau de Kinshasa, cliquez ici

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