On ne décolère pas à Muanda. Les organisations de la Société civile œuvrant pour la gouvernance des ressources naturelles en RDC exigent la dissolution de la Commission de Gestion des Fonds Muanda (CGFM). A la base de ce coup de gueule : la mégestion caractéristique des fonds. Notons que la CGFM est la structure en charge de la gestion des fonds destinés à la réalisation des travaux d’ouvrages d’intérêt général en faveur des communautés locales impactées par l’exploitation pétrolière.
En effet, dans un communiqué datant du 30 avril dernier, 32 organisations de la société civile recommandent à la Première Ministre de remplacer la CGFM actuelle par une autre structure plus transparente. Pour cela, les signataires proposent une nouvelle structure ayant son siège sur place à Muanda. Ils demandent aussi que les délégués des communautés locales en fassent partie de la nouvelle structure en charge de la gestion des fonds Muanda.
Et l’IGF leva le voile sur la gestion des Fonds Muanda…
Tout est donc parti du rapport de l’enquête réalisée par l’Inspection Générale des Finances (IGF) sur l’utilisation de dix millions de dollars mis à la disposition de la Commission de Gestion des Fonds Muanda (CGFM). Notons que ce fonds était destiné à la réalisation des ouvrages d’intérêt général en faveur des communautés locales impactées par l’exploitation pétrolière. Le rapport de l’IGF a donc suscité une forte clameur. Que de casseroles sorties des placards de la CGFM !
Les Organisations de la Société civile œuvrant pour la gouvernance des ressources naturelles en RDC ont pris connaissance, avec consternation, du contenu du rapport d’enquête réalisé par l’Inspection Générale des Finances (IGF)…

Fonds Muanda : des projets d’ouvrages soit inachevés, soit non exécutés…
Selon les signataires de la déclaration, les conclusions de l’IGF sont accablantes. Pour tout dire, le 20 juillet 2023, le gouvernement versait 10 millions de dollars dans le compte de la CGFM. Au 4 juin 2024, ce compte accusait un solde de 4 692,4 dollars.
Et la colère de la Société civile : « Sur ce montant de dix millions, plus de huit millions (8.408.177,44) USD ont été payés pour des projets d’ouvrages qui sont soit inachevés, soit non exécutés ».
Le Rapport fait également état d’autres irrégularités. Il s’agit notamment d’un retrait en liquide de plus de 3 millions USD. Il y a également les paiements déboursés sans justificatifs valables de 1 222 630 USD ainsi que l’allocation de 300 000 USD à des manifestations et cérémonies diverses, sans documents de justification. Le rapport épingle aussi le versement de 275 000 USD à la présidente de la CGFM au titre de frais de cérémonies non identifiées.
Des poursuites judiciaires sollicitées
Face à ce tableau, la société civile a manifesté sa désapprobation. Aussitôt, des poursuites judiciaires sont réclamées contre des auteurs de ces détournements des fonds.
«Les organisations de la société civile (OSC) recommandent au procureur général près la Cour de cassation d’engager des poursuites judiciaires contre toutes les personnes impliquées dans le détournement des fonds affectés au développement de la cité de Muanda et de les déférer devant le juge compétent», peut-on lire dans la déclaration du Comité de coordination.
Et d’ajouter…
«À la Cour de cassation et autres juridictions de traiter avec célérité le dossier lié au détournement des fonds du projet Muanda et sanctionner, avec toute la rigueur, toutes les personnes impliquées, ordonner la restitution des fonds détournés au profit des Communautés de Muanda».
Dossier à suivre…
Pour lire la déclaration intégrale, cliquer sur ce lien
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Léon Mukoko