Les champignons constituent un règne à part entière chez les êtres vivants. Ils diffèrent des plantes et des animaux par leur lignée évolutive, leur mode de nutrition et leur mode de reproduction. En effet, à l’inverse des plantes chlorophylliennes, les champignons puisent les substances organiques dans leur milieu de vie. On dit qu’ils sont «hétérotrophes».
Des informations inédites sur le rôle crucial des champignons du sol dans les écosystèmes forestiers ont été découvertes par des scientifiques de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), en collaboration avec des scientifiques chinois. Cette recherche novatrice offre un aperçu des interactions entre les champignons et les arbres. Elle ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour la compréhension de la biodiversité et de la séquestration du carbone au sein des forêts. Les champignons jouent un rôle essentiel dans la croissance des arbres et le stockage du carbone. A découvrir dans les lignes qui suivent.
Les champignons et les sols
Les sols sont des milieux d’une extraordinaire complexité. Les champignons en sont un des constituants essentiels. Ils participent à la formation des sols et sont indispensables à leur équilibre biologique. Les champignons jouent notamment le rôle d’« éboueurs » de la nature. A ce titre, ils travaillent avec les bactéries et les animaux microscopiques du sol pour décomposer les déchets végétaux et créer l’humus.
Sans champignon, pas de végétaux, ni d’animaux !
A travers les parois de leurs cellules, les champignons décomposeurs émettent des enzymes qui dégradent les matières organiques mortes. Les décomposeurs des bois morts sont souvent spécialisés. Ceux qui ne décomposent que les celluloses causent la « pourriture cubique » ou « pourriture brune ». Par contre, ceux qui décomposent à la fois les celluloses et les lignines causent la « pourriture fibreuse », ou « pourriture blanche ». Ces restes de bois sont incorporés à l’humus dont ils augmentent les capacités de rétention de l’eau.
Sans les champignons, les bois et feuilles mortes continueraient à s’accumuler sans se détruire !
Les lichens favorisent quant à eux l’installation d’autres vivants (bactéries, champignons, mousses, microfaune…) en libérant des minéraux et en accumulant de la matière organique. Ils sont parmi les premiers maillons de la longue chaîne alimentaire du monde des vivants.
Par ailleurs, de nombreux champignons, qui ne sont ni décomposeurs ni parasites, vivent en symbiose avec les plantes. Contrairement au parasitisme, la symbiose est une relation de partenariat « gagnant-gagnant » où les partenaires s’apportent mutuellement des services indispensables à chacun d’eux.
Les champignons sont une ressource nutritive pour certains animaux.
Il a été observé que certaines espèces de fourmis et de termites de zones tropicales cultivent leurs propres champignons sur les débris végétaux qu’ils renouvellent. Ces champignons ne vivent qu’au sein des fourmilières ou termitières et fournissent la source alimentaire exclusive pour ces espèces.
Dans nos régions, les champignons nourrissent occasionnellement de nombreux animaux de la faune. C’est le cas notamment pour les sangliers, les chevreuils… C’est aussi le cas pour la microfaune des sols : coléoptères bousiers, les limaces, les escargots et les fourmis, etc…
Le nombre de champignons sur Terre
Les champignons comptent parmi l’ensemble le plus diversifié de tous les vivants. Les mycologues pensent qu’il existe au moins 1,5 millions d’espèces de champignons sur la planète. Ce chiffre est une déduction du rapport moyen de diversité entre les plantes supérieures et les champignons. On compte en moyenne 5 champignons pour une seule plante : l’estimation prend alors en compte le nombre d’espèces de plantes supérieures connues.
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