Le 9 août, c’est la Journée internationale des peuples autochtones. Pour cette année, la journée est consacrée aux “Peuples non contactés“, ces « gardiens de la planète » menacés par les multinationales.
Les autochtones, protecteurs de la biodiversité biologique…
Les autochtones, c’est près de 6 000 peuples différents. Ce sont des peuples et nations qui vivaient sur un territoire avant l’arrivée des colonisateurs. Ils représentent 85% de la diversité culturelle de la planète. Ils en protègent la biodiversité biologique. Ils disposent d’institutions propres, de langues, de systèmes juridiques. Cela fait à peu près 476 millions de personnes dans 90 pays, sur les cinq continents.
La représentation autochtone reflète l’existence de peuples très dépendants des écosystèmes dans lesquels ils vivent. Sept régions socio-culturelles organisent aujourd’hui la représentation officielle des autochtones : l’Afrique, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, centre et Caraïbes, l’Arctique, l’Asie, l’Océanie, et l’ex-univers soviétique – dans lequel vivent en particulier les Tatars de Crimée et tous les petits peuples du Nord qui sont extrêmement menacés aujourd’hui sous Poutine.
Des peuples à la conscience transnationale élevée…
Les anthropologues affirment que les autochtones ont une conscience transnationale élevée. A titre d’illustration, dès les années 1970, les Inuits ont alerté le monde sur les effets du changement climatique. “la glace fond, les pratiques culturales et culturelles sont perturbées“…
Dans ce même ordre d’idées, ceux-ci ont créé la toute première organisation transnationale autochtone. Il s’agit de la circumpolaire inuit. Celle-ci existe toujours et regroupe les Inuit d’Alaska, du Canada, du Groenland, de Russie. Pour mieux exercer leur plaidoyer sur les États qui ont seuls des voix décisives aux Nations unies, ils ont commencé à former des caucus régionaux.
Les peuples autochtones revendiquent un droit de vote à l’ONU
En parallèle du long combat pour le respect de leurs droits, les autochtones tentent de faire progresser leur représentativité. Pour cela, une participation à la prise de décisions politiques sur les sujets les concernant serait enfin possible. C’est ainsi qu’en 2007, soit après 25 ans de difficiles négociations, la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones fut adoptée. C’est le texte fondateur de leur reconnaissance internationale.
La question autochtone a vraiment évolué à partir du moment où les Nations unies ont établi un groupe de travail, en 1982, au sein de la Commission pour la protection des minorités. Ils ont ainsi témoigné de leur quotidien, sur les questions de santé, d’éducation, de développement, de pauvreté et de violations de leurs droits fondamentaux. Cela a fait bouger les lignes à l’ONU. A partir de cet instant, les principes de la future Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ont été posés.
A propos des peuples non contactés…
Les peuples non contactés sont des peuples autochtones qui, selon l’association Survival International, évitent tout contact avec les personnes extérieures. Il y a plus de cent peuples non contactés à travers le monde.
Loin d’être des reliques arriérées et primitives d’un passé révolu, ils sont nos contemporains et représentent une part essentielle de la diversité de l’humanité. Là où leurs droits sont respectés, ils continuent à prospérer”, explique Martin Léna, chargé de plaidoyer pour Survival International.
En effet, il s’agit de peuples autochtones qui ont décidé volontairement de ne pas être contactés. Tout ce qu’on sait d’eux vient de témoignages d’anciens isolés, d’organismes ou d’associations de protection des peuples autochtones ou tout simplement de traces de leurs passages dans la forêt.
A ce sujet, le journaliste scientifique Antonio Fischetti rapporte les résultats de ses rencontres avec ceux qui racontent les derniers “hommes isolés”, donc “invisibles”.
“C’est difficile à croire, mais il y a encore des humains qui ne connaissent pas le téléphone portable, ni la télévision, ni même l’électricité, bref, qui sont totalement coupés du monde. La plus grande concentration d’entre eux se trouve dans la vallée de Javari, dans l’ouest du Brésil, à la frontière avec la Colombie et le Pérou. Mais ils sont menacés par toutes sortes de trafiquants“, rapporte-t-il.
Des nombreuses menaces sur les peuples non contactés…
Trafic de drogue aux frontières avec le Pérou et la Colombie, narcotrafiquants, exploitations minières surtout celles d’or, pêcheurs clandestins, braconniers, exploitants de bois et aussi des missionnaires évangéliques qui pratiquent le contact forcé et espèrent récupérer des” âmes perdues”.
Martin Léna ajoute que ” toutes les menaces sont terribles, mais les deux principales sont le contact et la destruction de leurs terres, et c’est lié; le contact amène des maladies, et la destruction laisse le champ libre à l’exploitation de leurs terres. Le résultat, c’est la destruction”.
Tout dépend de la manière dont l’État les traite…
Les luttes de ces peuples pour leur existence ont débuté au niveau local, puis national avant de toucher le niveau international. Dans les années 1970, des anthropologues se sont mobilisés pour dénoncer des assassinats et le système qui conduisait à leur extermination. Une solidarité internationale s’est mise mouvement pour les aider à saisir les Nations unies de leurs problèmes. Il faut relever que le problème est que les peuples autochtones dépendent encore de la manière dont l’État les admet, les nomme, les méprise, etc.