Vendredi 06 décembre 2024, à Kolwezi, l’Observatoire Africain des Ressources naturelles (AFREWATCH), a publié son rapport sur la déforestation dans les provinces minières de Lualaba et Haut-Katanga. Ce rapport ressort d’une étude menée dans les zones minières situées dans l’arc cuprifère Katangais. De plus, le rapport alerte les autorités de la RDC sur la diminution quasi-permanente des espaces forestiers dans ces zones au profit de l’exploitation minière. Pourtant, ces écosystèmes jouent un rôle important dans la régulation du climat.
Des résultats sans appel
Au terme de l’étude, AFREWATCH constate que, depuis la libéralisation du secteur minier en 2002, les zones réputées riches en substances minérales des provinces de Lualaba et Haut-Katanga connaissent un afflux massif des industries extractives qui y exploitent particulièrement le cuivre et le cobalt. Pourtant, ces zones sont couvertes par un écosystème forestier particulier dit forêt claire de Miombo. Ainsi, cette exploitation minière, associée à la forte concentration de ces entreprises, contribue considérablement à sa dégradation et déforestation.
En somme, l’étude révèle que, entre 2001 et 2023, la province du Haut Katanga a perdu respectivement 7120 km2, 498,4km2 suite à l’exploitation des mines. Ceci représente en moyenne 20 Mtco2 d’émission de CO2. Par contre, la province du Lualaba a quant à elle connu une perte de 5550 km2 de forêt pendant la même période occasionnant ainsi, des émissions de carbone de l’ordre de 13,8G MtCo2.
AFREWATCH note des répercussions graves sur le climat
Comme il fallait bien s’y attendre, cette situation a des répercussions graves sur le climat dans cette zone. En effet, l’enquête de Afrewatch fait état de fluctuations des précipitations et de hausse de température. Et par conséquent, la saison de pluie devient courte, la sécheresse se prolonge.
De plus, ces changements climatiques ont entrainé des conséquences néfastes sur les communautés. C’est le cas notamment de l’insécurité alimentaire, de la baisse sensible du revenu et de la présences des pluies violentes.
L’ONG AFREWATCH formule des mesures…
Ainsi, pour affronter cette situation, l’Observatoire Africain des Ressources Naturelles “AFREWATCH” a formulé des recommandations.
À l’Etat d’imposer un seuil acceptable d’émission de gaz à effet de serre infranchissable par les entreprises minières ; d’instaurer une taxe carbone dans le secteur extractif afin de soutenir les efforts d’adaptation au changement climatique dans les communautés locales impactées par l’exploitation minière ; de renforcer le cadre légal et réglementaire du secteur minier pour préserver les écosystèmes forestiers dans les zones minières, a recommandé le chargé du programme environnemental de AFREWATCH, M. André Ntumba.
Et de poursuivre…
Concernant les sociétés minières: prendre des mesures pour financer l’adaptation au changement climatique des communautés locales impactées par leurs projets; effectuer et publier annuellement un inventaire de gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère à cause de leurs activités; et puis, prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Enfin, aux Organisations Non Gouvernementales…
Réaliser des études similaires en exploitant les images satellitaires pour dégager le taux de déforestation avant et après l’accès des entreprises privées aux minerais de la RDC; déterminer le degré de vulnérabilité des communautés locales de cette zone qui font face à ces changements climatiques provoqués par l’exploitation minière; initier des projets fondés sur la nature pour permettre aux communautés locales impactées par l’exploitation minière de faire face aux changements climatiques; mener un plaidoyer pour que le cadre légal sur le changement climatique soit mis en place, recommande le rapport.
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Signalons que, bien avant la présentation de ce rapport, les participants ont eu à observer une minute de silence en mémoire de deux géants d’Afrewatch tombés sur le terrain au mois d’août et septembre 2024. Il s’agit de Me Céline Tshizaina et Richard Ilunga Mukena.
En définitive…
Notons que l’Observatoire Africain des Ressources naturelles (AFREWATCH) est une organisation non gouvernementale de promotion et de protection des droits humains œuvrant dans le secteur des ressources naturelles, a indiqué le chargé de la Transparence, Jacques Kabulo, dans la présentation de l’ONG.
