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Le président de la COP 16, Abdulrahman Abdulmohsen Al Fadley, a clôturé le sommet sans parvenir à un accord.

COP16 Désertification: jamais deux sans trois…échecs

Jamais deux sans trois…échecs. La COP16 Désertification, qui se tenait à Riyad, en Arabie saoudite, s’est achevée dans la nuit de vendredi à samedi 14 décembre sans parvenir à un accord sur la mise en place d’un protocole contraignant sur la sécheresse. Les pays africains se sont heurtés au refus des pays occidentaux. Après les deux COP précédentes, voici encore un échec pour la diplomatie environnementale.

La troisième COP de l’année (la COP16 Désertification) tenue en Arabie saoudite a clos ses travaux sans le moindre protocole contraignant sur la sécheresse et sans les retombées financières tant attendues par les africains. Ses deux « grandes sœurs » (la COP16 Biodiversité et la COP29 Climat) qui se sont tenues un peu plus tôt, avaient elles aussi été décevantes.

« Les parties ont besoin de plus de temps pour se mettre d’accord sur la meilleure façon d’avancer », a conclu Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la COP16. De plus, les pays ont « fait des progrès significatifs en jetant les bases d’un futur régime mondial de lutte contre la sécheresse. Ils ont l’intention de l’achever lors de la COP17 en Mongolie en 2026« , précise le communiqué de presse diffusé dans la foulée.

COP16 Désertification
                         Le Secrétaire exécutif de l’ONUCCD, Ibrahim Thiaw, s’adresse à la COP16 à Riyad, en Arabie Saoudite

La COP16 Désertification a permis de glaner près de 12 milliards de dollars

Il est vrai qu’aucun accord n’a pu être adopté lors des négociations formelles. Cependant, l’Arabie saoudite, pays hôte de la COP16, a lancé le Partenariat mondial de Riyad pour la résilience face à la sécheresse. En somme, celui-ci a permis de mobiliser plus de 12 milliards de dollars pour soutenir 80 des pays les plus vulnérables au monde dans le renforcement de leur résilience à la sécheresse. De cet argent, 10 milliards de dollars proviennent du Groupe de Coordination Arabe.

De plus, l’initiative de la Grande Muraille Verte (GMV), menée par l’Afrique pour restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées, a pu mobiliser 11 millions d’euros. Ce financement émane des gouvernements italien et autrichien. Il est ainsi destiné pour la restauration des paysages au Sahel et la mise en œuvre de l’initiative dans 22 pays africains. En outre, les Etats-Unis et plusieurs pays partenaires ont disponibilisé près de 70 millions de dollars pour faire avancer la « Vision pour les cultures et sols adaptés ».

L’Agroécologie au centre des préoccupations de la  COP16 Désertification

Notons que la COP16 Désertification est la plus grande jamais organisée sur cette thématique. Elle est également la première organisée dans cette région du monde. De ce forum, on peut ainsi retenir qu’une trentaine de décisions ont été adoptées sur des sujets clés.

Parmi les décisions adoptées, on peut citer « notamment la migration, les tempêtes de poussière, le renforcement du rôle de la science, de la recherche et de l’innovation, ainsi que l’autonomisation des femmes pour relever les défis environnementaux« , liste le président de la COP16, Abdulrahman Al Fadley.

L’agroécologie est également citée dans la déclaration finale. Le climat n’apparaît toutefois dans aucun texte, en raison du refus de l’Arabie saoudite.

« Les décisions ont également introduit de nouveaux thèmes à l’agenda, notamment les parcours pastoraux et les systèmes agroalimentaires durables sur le plan environnemental« , a ajouté le président de la COP16.

COP16 Désertification
Le Grand Mur Vert (GMV) est une initiative dirigée par l’Afrique pour restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées

Une voix plus forte pour les peuples autochtones

Dans une décision historique, les Parties ont demandé la création d’un Caucus pour les peuples autochtones. En effet, la déclaration « Terres sacrées » a souligné le rôle des peuples autochtones dans la gestion durable des ressources. Elle a aussi appelé à une plus grande participation des autochtones à la gouvernance mondiale des terres et de la sécheresse, y compris par la participation aux efforts de restauration des terres.

« Aujourd’hui, l’histoire a été écrite », a déclaré Oliver Tester, représentant des peuples autochtones d’Australie. « Nous sommes impatients de défendre notre engagement à protéger la Terre Mère à travers un Caucus dédié, et de quitter cet espace en ayant confiance que nos voix seront entendues ».

L’Arabie saoudite au cœur du blocage

L’Arabie saoudite a été accusée d’avoir participé au blocage des discussions sur l’atténuation lors de la COP29 de Bakou sur le climat. Elle est aussi soupçonnée d’avoir empêché un accord sur un traité plastique contraignant. En accueillant la COP16 Désertification, le pays souhaitait redorer son blason. Finalement, le bilan est plutôt mitigé et les voix appelant à une fusion des trois COP se multiplient.

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