Selon une étude de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification , 40,6% des terres sont dégradées. Parmi les causes, le rapport pointe du doigt le changement climatique d’origine humaine. Dans ce cadre, la dernière Conférence mondiale sur la désertification a consacré un peu de temps à la question de la Grande muraille verte. Question: 17 ans depuis son lancement, la Grande muraille verte au Sahel tient-elle toujours la route ? Où en est le projet ? On fait le point.
En quoi consiste le projet ?
C’est un projet fou : une bande de millions d’arbres qui traverse l’Afrique sahélienne d’Est en Ouest. Et tout ça pour tenter de reconstituer les écosystèmes. En effet, le projet devrait faire 15 kilomètres de large et 7 800 de long en traversant 11 pays, du Sénégal à Djibouti. Finalement, le chantier consiste à restaurer 100 millions d’hectares de terres dans le Sahel d’ici 2030. A terme, le projet devrait générer 10 millions d’emplois et fixer 250 millions de tonnes d’équivalent carbone.
En fait, l’initiative du projet Grande muraille verte revient à l’Union africaine. Il a été concrétisé en 2007. Cependant, 17 ans après, le projet stagne. En effet, l’évolution de ce chantier reste entravée par les conflits qui gangrènent la région, le manque de moyens financiers ou encore le manque de volonté. Jusqu’à présent, seulement 4% des 100 millions d’hectares ont été aménagés.
Pourquoi une Grande muraille verte au Sahel ?
D’abord, le Sahel est un territoire aride et semi-aride du sud du Sahara. Selon l’Agence française du développement, 30% des terres cultivables sont actuellement dans un état de dégradation avancée, soit 45% de la surface du continent africain.
En somme, la détérioration des sols correspond à une diminution de leur richesse biologique. Notons qu’il ne s’agit pas seulement d’une avancée du désert sur des terres arables comme on l’entend souvent. C’est plutôt un appauvrissement qui provient de plusieurs facteurs parmi lesquels les activités humaines. De plus, au Sahel, la population augmente de 3%, ce qui accroît certaines pressions sur l’environnement.
Est-ce que la construction de la Grande muraille verte évolue ?
Il faut retenir que, sur l’objectif de 100 millions de terres à restaurer d’ici à 2030, seuls quatre millions l’étaient en 2020. Par contre, en 2019, 72 450 hectares étaient plantés, selon un bilan officiel. Il va de soi que c’est bien insuffisant pour atteindre les objectifs fixés à 2030. Quelles sont les difficultés rencontrées par la Grande muraille ?
Le poids du contexte géopolitique
D’abord, il faut noter la difficulté de mettre en oeuvre un projet de reforestation pendant que des conflits gangrènent la zone. L’instabilité géopolitique freine considérablement les ambitions des différents acteurs. Ensuite, les pays rencontrent des difficultés en matière de financement. En effet, certains de ces pays sont parmi les plus pauvres de la planète et ont généralement d’autres priorités.
Par ailleurs, le succès d’une telle initiative dépend d’une bonne appropriation du projet par les communautés locales à travers une approche inclusive. En ce sens, les populations devraient être convaincues que le projet leur offre un avenir meilleur. D’où la nécessité d’un bon travail de sensibilisation, malheureusement trop peu effectué. Il serait enfin important de mieux concilier les connaissances scientifiques et les savoirs traditionnels des populations locales pour trouver les meilleures solutions.
Des difficultés techniques inhérentes au terrain
Et puis, bien sûr, les contraintes techniques sont aussi à la base de la lenteur du projet. Le manque d’eau dans la région rend nécessairement le projet plus compliqué. Qu’on l’extraie de la terre ou qu’on la capte depuis le ciel, encore faut-il trouver les moyens de retenir cette eau et éviter au maximum qu’elle ne s’évapore. D’où l’urgence d’un travail de fond sur la recherche de technologies nouvelles pour retenir l’eau est indispensable.
Quelle Union Africaine ??? qui est capable de matérialiser ce projet ambitieux tous les dirigeants africains se concentrent au pouvoir.
Quelle Union Africaine ??? qui est capable de matérialiser ce projet ambitieux tous les dirigeants africains se concentrent au pouvoir.