Les zones arides sont en passe de devenir un vrai cauchemar pour l’humanité. Alors que les catastrophes liées à l’eau s’intensifient dans certaines régions du monde, plus des trois quarts des terres émergées de la planète sont devenues définitivement plus sèches au cours des dernières décennies, ont averti les scientifiques de l’ONU dans une étude qui a été publiée, le 9 décembre dernier.

En effet, selon la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), les zones arides couvrent à présent 40,6 % des terres émergées de la planète. Ainsi, environ 77,6 % des terres émergées de la planète ont connu des conditions plus sèches au cours des trois décennies précédant 2020.

Près de 5 milliards de personnes vivront dans ces zones arides en 2100

Ainsi, les zones arides correspondent à des régions où une absence d’humidité persistante ne permet pas le développement de la plupart des formes de vie.

«Contrairement aux sécheresses, qui sont des périodes temporaires de faibles précipitations, l’aridité représente une transformation permanente et implacable», explique Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULCD qui ajoute que (…) «lorsque le climat d’une région devient plus sec, la capacité de revenir aux conditions antérieures est perdue.»

Actuellement, 2,3 milliards de personnes vivent dans ces zones arides. Et, selon l’étude, ce chiffre pourrait doubler d’ici 2100 si les mesures de réductions des émissions sont insuffisantes. Ainsi, les zones les plus touchées devraient être l’ensemble des côtes méditerranéennes, le Brésil, l’Asie de l’Est, l’Afrique centrale et l’ouest des États-Unis.

Les zones arides sont un désastre pour l’agriculture…

Alors, le rapport qualifie de «désastreuses» les conséquences pour l’agriculture dans les zones arides où 90 % des rares pluies s’évaporent et sont perdues. Pour cette raison, d’ici 2040, les rendements des cultures pourraient diminuer de manière significative en raison de l’aridité croissante des sols. En conséquence, on enregistrerait des pertes estimées à 20 millions de tonnes de maïs, 21 millions de tonnes de blé et 19 millions de tonnes de riz.

Renforcer la surveillance des sols

En guise de solution, les auteurs du rapport recommandent de renforcer la surveillance autour de l’aridité des sols. De plus, ils conseillent de changer notre modèle d’agriculture. Pour cela, ils proposent le recours à la gestion durable des ressources comme l’eau. L’étude affirme également qu’il est toujours nécessaire d’investir dans des projets contre la désertification comme la Grande Muraille Verte.

Notons que ce rapport, intitulé « La menace mondiale de l’assèchement des terres : tendances régionales et mondiales en matière d’aridité et projections futures », a été lancé lors de la 16e conférence sur la lutte contre la désertification (COP16), à Riyad, en Arabie saoudite.

Par Fidelia Kithumbu