Sur les belles plages de sable fin, les algues n’ont pas toujours la cote. Ces plantes marines sont vues comme des parasites indésirables. Pourtant, elles jouent un rôle primordial dans la captation carbone. Et ce, grâce à leur photosynthèse. Aujourd’hui, elles pourraient même être une solution de choix pour nettoyer notre planète.
Les algues, de véritables mines d’or naturelles
Les algues constituent un ensemble d’organismes photosynthétiques extrêmement divers. Ses milliers de variétés sont généralement réparties en macroalgues et en microalgues. Parmi les macroalgues, on distingue les brunes, les vertes et les rouges. Les microalgues sont des organismes microscopiques comme le phytoplancton.
Les algues dont le phytoplancton captent le carbone pour le rejeter au fond des océans
On le connaît si peu. Invisible à l’œil nu, le plancton représente pourtant 90% de la biomasse océanique. Il est même à la base tout le vivant. En effet, le plancton végétal (dit phytoplancton) absorbe du CO2 et produit plus de 50 % de l’oxygène de l’air que nous respirons grâce à sa photosynthèse.
En somme, deux mécanismes principaux transfèrent le CO2 de l’atmosphère vers l’océan. Ainsi, l’un est physique, l’autre biologique. En fait, le premier permet à environ neuf dixièmes du CO2 atmosphérique de passer dans l’océan par dissolution du gaz dans l’eau de mer. Par ailleurs, le deuxième mécanisme est biologique. Celui-ci s’appuie sur la photosynthèse réalisée par le phytoplancton.
Les algues transforment le CO2 en O2
En somme, les algues microscopiques sont en suspension dans la couche de surface de l’océan. A ce niveau, ces végétaux interviennent dans le cycle du carbone. Ils absorbent alors le CO2 de l’atmosphère et le transforment en matière organique et en dioxygène (O2). Enfin, elles ont aussi l’avantage d’émettre du dioxygène issu de leur photosynthèse. Ceci permet de limiter la désoxygénation en cours.
À sa mort, une partie de ce plancton tombe au fond de l’océan et sédimente, séquestrant ainsi le carbone dans les profondeurs. On retrouve le même processus photosynthétique chez les microalgues.
De véritables pompes à carbone.
A cause du réchauffement climatique, la planète fait face à un véritable effondrement écologique. Aussi, les conséquences sont-elles dramatiques, soutiennent les spécialistes.
« Avec une surface équivalente à celle de la forêt amazonienne, on estime que la productivité des forêts d’algues sauvages le long de l’ensemble des côtes rocheuses de la planète serait deux fois supérieure pour une même unité de surface à celle de la forêt amazonienne ! », explique Philippe Potin, coordinateur scientifique du projet d’Investissements d’Avenir IDEALG .
De plus, la situation est préoccupante lorsque le monde sous marin est menacé par des canicules marines. De la même manière, ce nouvel exemple du réchauffement climatique provoque la désoxygénation de l’eau. La végétation sous-marine reste alors une solution.
« Certaines espèces peuvent pousser de 40 centimètres par jour et atteindre 60 mètres de haut. On parle d’une véritable forêt marine, qui absorbe donc beaucoup de carbone et qui va renvoyer une partie de ce carbone au fond des océans », explique Vincent Doumeizel, conseiller pour les océans au pacte mondial des Nations Unies et auteur de La Révolution des algues.
Les algues sont de véritables bombes nutritionnelles
A cause de leurs propriétés, les fucus sont de véritables bombes nutritionnelles. En effet, ceux-ci sont « le seul aliment terrestre avec autant de protéines, oligoélements, vitamines », affirment les nutritionnistes. En plus, ces végétaux rendent aussi les aliments plus digestes.
« Antibactériennes, antifongiques, analgésiques, anti-inflammatoires, antivirales, elles sont les prébiotiques naturels les plus puissants au monde », disait Vincent Doumeizel.
Aujourd’hui, les composés des algues nourrissent les filières agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique. Dans notre crème glacée estivale, dans nos yaourts et nos confitures, on retrouve l’algue rouge grâce à ses propriétés texturantes et gélifiantes. Par contre, l’algue verte est dans nos gommages, lotions et crèmes. Par ailleurs, l’algue brune fait l’apanage de l’industrie pharmaceutique qui l’utilise dans tout un tas de compléments alimentaires pour ses molécules bio-actives aux propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et cicatrisantes.
En définitive…
L’avenir du CO2 consommé par les algues dépend ensuite de la manière dont nous les exploiterons. Pour tout dire, la culture d’algues à grande échelle pourrait être la solution à la problématique du réchauffement climatique.