Aujourd’hui, la Terre fait face à une accélération inquiétante des dérèglements du climat. A ce sujet, les environnementalistes sont formels : « Nous atteignons le pic! ». Dans ce cadre, 2024 est le plus chaud jamais mesuré, disent les scientifiques. En effet, les records de température s’enchaînent comme jamais auparavant, avec leurs cortèges de canicules, sécheresses et inondations. Et ce n’est pas encore fini. Selon les projections du Climate Action Tracker, les mesures climatiques actuelles entraîneraient à l’horizon 2100 un réchauffement de 2,7°C. Finalement, on est bien loin des 1,5°C ciblés par les accords de Paris.
Pendant ce temps, depuis 26 ans, l’on assiste à un incessant ballet de tractations internationales autour de la température mondiale. Les négociations se succèdent sans pour autant arrêter la crise. A l’occasion de la COP29 en cours, ecoverte.info propose une rétrospective de grands moments de la mobilisation internationale sur la question climatique.
Acte 1: Création du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (1988)
Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, le Giec, voit le jour sous l’égide de l’ONU. Ces experts bénévoles ont pour mission d’analyser le changement climatique et de fournir des bases de négociations pour les conférences y relatives.
Acte 2: sommet de la Terre à Rio (1992)
Le sommet de la Terre organisé à Rio de Janeiro lance un premier appel sur le climat. Les parties en appellent à une réduction volontaire des émissions de gaz à effet de serre (GES). A cet effet, les participants adoptent la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). En conséquence, à partir de 1995, une Conférence des parties ou COP rassemble, chaque année, les pays signataires de cette convention, pour faire progresser la lutte contre le changement climatique.
Acte 3: Protocole de Kyoto sur le climat (1997)
Lors de la COP3, le Protocole de Kyoto engage les pays les plus industrialisés à réduire, entre 2008 et 2012, leurs émissions de GES de 5,2% par rapport à 1990. Mais il n’engage pas les grands pays émergents. La Chine (devenue en 2006 premier émetteur de CO2), l’Inde, le Brésil et les Etats-Unis refusent en 2001 de le ratifier.
Acte 4: Prix Nobel (2006)
Le Giec reçoit en octobre le prix Nobel de la paix, avec l’ex-vice-président américain Al Gore. Ce prix est décerné pour son 4e rapport. Dans ce document, le Giec estime désormais « irréfutable » le réchauffement planétaire avec, comme conséquence, la multiplication des événements extrêmes.
Acte 5: déception de Copenhague (2009)
La COP15 à Copenhague ne parvient pas à un accord mondial. Il débouche plutôt, in extremis, sur un texte politique impliquant Chine et Etats-Unis. Il fixe comme objectif de limiter la hausse de la température de la planète à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Acte 6: Accord de Paris sur le climat (2015)
Adopté en décembre à l’issue de la COP21, l’accord de Paris est le premier pacte engageant toute la communauté internationale. L’objectif global est de maintenir la hausse de la température moyenne mondiale. Celle-ci sera maintenue « bien en deçà de 2°C » par rapport à l’ère pré-industrielle et, si possible, elle sera limitée à 5°C. Il est à noter qu’il n’y a pas d’objectif contraignant par pays et la mise en œuvre est assurée à l’échelon national.
Acte 7: Greta Thunberg et les vendredis du climat (2018)
Vendredi d’août 2018: une Suédoise de 15 ans, Greta Thunberg, s’installe devant le Parlement suédois. Elle tient en main avec une pancarte « Grève de l’école pour le climat ». En quelques mois, de Berlin à Sydney, de San Francisco à Johannesburg, la jeunesse lui emboîte le pas: le mouvement « Fridays for Future » est né. Greta Thunberg annonce en 2023 mettre fin à sa « grève de l’école », ayant terminé le lycée, après être devenue le symbole mondial d’une génération en lutte pour le climat.
Acte 8: accord de Montréal sur la biodiversité (2022)
Adopté en décembre au Canada, l’accord de Montréal vise à enrayer la destruction de la biodiversité. Ainsi, les parties s’engagent à conserver et à gérer au moins 30% des zones terrestres. Il en est de même aussi pour les eaux intérieures et les zones côtières et marines d’ici 2030. En un mot, il faut noter que l’appauvrissement de la biodiversité découle directement de l’activité humaine.
Acte 9: le Giec alerte, « début de la fin » pour les énergies fossiles (2023)
Si rien n’est fait, le réchauffement climatique atteindra la limite de +1,5°C dès les années 2030-2035, alerte le Giec. Ainsi, la COP28 scelle un compromis. Grâce à cet arrangement, les parties ouvrent, pour la première fois, la voie à l’abandon progressif des énergies fossiles. Alors, sonne le « début de la fin » pour le charbon, le pétrole et le gaz, selon le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra.
Acte 10: 2024 ou records à foison
Après 2023, l’année 2024 est, à nouveau, le plus chaud jamais mesuré. En conséquence, les records de température s’enchaînent avec leurs cortèges de canicules, sécheresses, inondations.
Signalons que la température moyenne mondiale d’août 2024 a été plus chaude de 1,51°C que le climat pré-industriel. Et là, on est déjà au-delà du seuil visé de +1,5°C. Il faut faire quelque chose.