La question du développement durable préoccupe plus d’un. Contrairement aux paradigmes en cours, d’aucuns estiment qu’il faut un changement (courageux) de cap. C’est le cas de la Confédération Nationale des Producteurs Agricoles du Congo (CONAPAC). En tout cas, la Présidente Espérance Nzuzi l’a fait savoir, à haute et intelligible voix, au cours du dernier atelier national sur la révision de la Contribution Déterminée à l’échelle Nationale pour la RDC.
Si l’on veut développer réellement le pays, il faut retourner à l’agriculture. Pour cela, il faut une bonne dose de volonté et de patriotisme. (…) Les programmes et autres plans d’action de développement devraient être conçus à partir des groupements, des secteurs et des territoires. Bref, à partir de l’arrière pays et non l’inverse, a expliqué longuement Espérance Nzuzi.
Pour la CONAPAC, développer le monde rural, c’est lutter efficacement contre l’exode rural …
En un mot, la CONAPAC estime que le monde paysan doit être rétabli dans son rôle de créateur (par excellence) de richesses durables. Pour cela, l’agriculture doit être considérée comme un métier à organiser et à protéger absolument. Pour y arriver, il y a lieu de repenser la politique en matière de développement rural.
En mode urgence, il faut accorder toute l’attention voulue au monde rural. Il faut faire des villages des lieux où il fait bon vivre. Ainsi, il faut des routes de desserte agricole, l’accès aux services sociaux de base et aux technologies de transformation. De plus, il faut amener les projets de développement dans l’arrière-pays où l’on en a vraiment besoin, au lieu de les aligner simplement le long des routes nationales, a martelé la Présidente de la CONAPAC.
Et à la CONAPAC de renchérir…
Développer le monde rural, c’est lutter efficacement contre l’exode rural. C’est aussi diminuer sensiblement la délinquance en milieu urbain. Il faut y arriver absolument, car les jeunes gens fuient les villages à cause de la faim. Ce qui est un gros paradoxe. D’où, il faut rendre les villages attractifs.
Pour bien y arriver, il faut une bonne politique de gestion des communautés locales. Il faut sauver les jeunes par une bonne sensibilisation.
Ce n’est pas le paysan qui détruit l’environnement, au contraire…
Les agriculteurs sont souvent accusés d’être à la base de la destruction de l’environnement. Ce que réfute énergiquement la Présidente de la CONAPAC.
Ce n’est pas le paysan qui détruit l’environnement. Les destructeurs de la biodiversité, il faut aller les chercher du côté des investisseurs. A coût de gros moyens, ceux-ci rasent tous les espaces occupés pars les agriculteurs familiaux pour imposer les monocultures. Voilà comment on tue les paysans, a-t-elle lancé.
Les agriculteurs, victimes collatérales du changement climatique
Selon la Présidente de la CONAPAC, le changement climatique en cours a des répercussions dramatiques sur le travail des agriculteurs.
A cause du dérèglement climatique, des récoltes entières sont emportées par les inondations et autres éboulements de terrains. Toujours à cause des perturbations du calendrier pluvial, les semences périssent sous terre à cause de la sécheresse.
En définitive, la présidente de la CONAPAC recommande un sursaut général autour de la problématique de l’agriculture et du monde rural. Une sensibilisation tous azimuts s’impose.
A propos de la CONAPAC…
Concernant l’organisation, notons que la Confédération Nationale des Producteurs Agricoles du Congo (CONAPAC) est une plateforme nationale. Cette structure de la Société civile représente et soutient les producteurs agricoles dans l’entreprise familiale, la professionnalisation et l’entrepreneuriat durable.
Ainsi, la CONAPAC rassemble les fédérations provinciales des producteurs agricoles. A cet effet, plus de 3 millions de membres (pris individuellement) en font partie. De plus, les structures de base sont composées des unions des organisations paysannes. A leur tour, ces unions regroupent des organisations paysannes de base et des coopératives primaires dont les membres sont les paysans exerçant des activités agricoles au niveau local.