La République Démocratique du Congo vient d’opérer une avancée significative dans l’effort d’électrification 100% verte. Mardi 25 juin, l’ambassadeur de l’Union européenne en RDC et le Directeur de l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomique (INERA) de Yangambi ont inauguré une centrale de cogénération à biomasse dans la réserve forestière de Yangambi, en territoire d’Isangi, dans la province de la Tshopo.
Avec une capacité installée de 140 kilowatts, la centrale à biomasse de Yangambi alimentera une zone industrielle qui va voir le jour, mais aussi profitera à la population de ce territoire de la RDC, a dit Dominque Kankonde directeur de l’INERA. Aussi a-t-il invité la population de Yangambi qui est la principale bénéficiaire à une prise de conscience et un sens de responsabilité élevé, afin de protéger cette infrastructure qui fait déjà la fierté de cette contrée.
Financée par l’Union Européenne, cette centrale à biomasse pourra être agrandie afin d’atteindre une capacité d’un demi gigawatt. C’est l’objectif poursuivi par l’entreprise Ressources and synergies développement et l’INERA qui cogèrent la centrale dans un partenariat public-privé.
Impact de la centrale sur la forêt tropicale…
La production d’électricité et de chaleur par biomasse commence, sans aucune émission de carbone, a expliqué le directeur de la centrale, M. Léonce Bationo.
Cette centrale a une empreinte carbone nulle. On ne produit aucun CO2 on ne rejette aucun CO2 dans la nature a dit Léonce Bationo.
Avec une consommation de 55 kg de biomasse par heure, la question de l’impact de la centrale sur la forêt tropicale de Yangambi se pose. Mais Léonce Bationo rassure sur la quantité de bois qui sera utilisé : « Sur 10 hectares, on a un hectare qu’on va utiliser le long de l’année. L’année d’après, on va aller sur le deuxième hectare et pendant ce temps, on fait le reboisement du premier hectare. Après la dixième année, on a encore de la biomasse disponible. »
A propos de la biomasse…
La biomasse désigne l’ensemble des matières organiques pouvant se transformer en énergie. Elle est une réserve d’énergie considérable née de l’action du soleil grâce à la photosynthèse. Elle existe sous forme de carbone organique. Sa valorisation se fait par des procédés spécifiques selon le type de constituant.
On entend par matière organique aussi bien les matières d’origine végétale (résidus alimentaires, bois, feuilles) que celles d’origine animale (cadavres d’animaux, êtres vivants du sol).
Les origines de la biomasse se déclinent en trois catégories :
- forestière, comme la sciure et le bois ;
- agricole, tels que le lisier, le fumier et la paille ;
- fermentescible, comme les boues des stations d’épuration.
Il existe trois formes de biomasse présentant des caractéristiques physiques très variées :
- les solides (ex : paille, copeaux, bûches) ;
- les liquides (ex : huiles végétales, bioalcools) ;
- les gazeux (ex : biogaz).
Notons que la biomasse est considérée comme une source d’énergie renouvelable uniquement si sa régénération est au moins égale à sa consommation. Par exemple, l’utilisation du bois ne doit pas conduire à une diminution du nombre d’arbres.