Le changement climatique entraîne des impacts écologiques, économiques et sociaux. Ceux-ci sont liés à l’augmentation de la température due à l’accumulation de gaz à effet de serre résultant des activités humaines. Ces impacts se traduisent notamment par des risques accrus de sécheresse, des inondations soudaines, la baisse des rendements agricoles. Comme tous les pays de la planète, la République démocratique du Congo n’échappe pas aux méfaits du changement climatique. En guise de solution, le présent article se penche sur le système vétiver.
De la situation de la RDC
En dépit de sa place de deuxième poumon du monde, la RDC fait face à un déboisement intense. Selon les projections de Greenpeace, le deuxième poumon du monde pourrait avoir perdu 40% de ses forêts en 2050. Dans ce cadre, un moratoire instauré en 2002 a freiné la déforestation pendant près de 20 ans, mais ne l’a pas arrêté. Pendant ce temps, 1,4 million d’hectares des concessions dites de “conservation” ont été offertes à des intérêts miniers en 2020.
En plus, en 2021, le gouvernement prévoyait de lever le moratoire pour satisfaire l’industrie du bois et des bois exotiques. Cela inquiète la communauté internationale, car ce type de situation déclenche toujours une “déforestation en cascade” presque impossible à arrêter. A ce sujet, les organisations de défense de l’environnement ont donné de la voix.
“Ouvrir des millions d’hectares de forêt vierge à l’exploitation industrielle serait un désastre absolu pour le climat, la biodiversité et les droits des communautés forestières. Cela pourrait tripler la superficie d’abattage où vivent “des milliers de communautés locales et de peuples autochtones et espèces menacées d’extinction”, déclarait Save the Forest Network.
Notons que plus d’un million d’hectares sont des forêts de tourbières dont l’abattage pourrait libérer plus de 10 milliards de tonnes de dioxyde de carbone.
Le système vétiver à la rescousse de l’écosystème de la RDC ?
Le sol stocke trois fois plus de carbone que la quantité stockée dans la végétation terrestre. D’où la l’urgence de le restaurer et de le conserver, explique l’environnementaliste Patricia Serrudo Coya.
Parmi les causes de la destruction de l’écosystème, Patricia Serrudo Coya pointe l’agriculture du doigt. A ce sujet, elle indique que l’urgence de produire des aliments pour une population de plus en plus croissante amène à recourir à des pratiques inappropriées telles que l’utilisation excessive d’agrochimiques et la culture intensive.
Actuellement, le processus de dommages de la structure du sol est accentué par l’érosion hydrique. Celle-ci est à la base de la perte progressive de la couche superficielle du sol dans le monde entier. Ce processus de détérioration modifie les propriétés physiques et chimiques du sol. Tout dép2024/08/20end de la topographie, des pluies, du vent et de l’action de l’homme.
En guise de thérapie, Patricia Serrudo Coya propose le projet “Mise en œuvre du système vétiver dans l’agriculture comme mesure d’atténuation des changements climatiques en République démocratique du Congo“. En effet, la culture du vétiver apparait comme un outil de renforcement de la capacité de réponse des agriculteurs et des communautés à risque.
L’herbe de vétiver, une solution écologique…
Les environnementalistes sont formels : la culture du vétiver est une solution à la fois écologique, économique, esthétique et facile à mettre en place. Cette culture est particulièrement recommandée par la banque mondiale comme outil de bio-ingénierie pour la fixation des sols. A cause de ses nombreuses aptitudes, l’herbe de vétiver devrait jouer un rôle déterminant dans la lutte contre les érosions et l’amélioration des sols. Point non négligeable, l’herbe vétiver n’est pas envahissante et résiste à des températures négatives. Ce système est respectueux de l’environnement et est entièrement biologique sans dépendance des produits agrochimiques et en doublant la production agricole.
La culture du vétiver en RDC, un projet d’investissement public
Le projet culture du vétiver en RDC aura un impact positif sur les communautés, indique Patricia Serrudo Coya. Celui-ci sera implémenté en zone purement agricole. A cet effet, les villages de Kinati et Kingankati ont été pointés pour la pratique d’une agriculture intensive.
Le but du projet est de mettre en œuvre le système vétiver pour augmenter la production alimentaire, réduire la pauvreté et protéger les ressources naturelles des populations.
Avantages du vétiver
Voici quelques avantages de l’herbe vétiver utilisée dans la phytomédication des sols contaminés :
• Réduit et contrôle l’érosion des talus routiers
• Atténue et contrôle l’érosion des rives des canaux d’irrigation
• Lutte contre l’érosion des berges et des ravins
• Permet la construction de clôtures vivantes pour l’entretien des cultures
• Atténue et contrôle l’érosion des cultures de coteaux comme le café, les agrumes
En définitive…
Les plants de Vétiver étant récoltés pour les travaux de réhabilitation des sols et de stabilisation de talus, ou pour la vente directe, les racines récoltées sont ainsi transformées en cet artisanat. De plus, ces racines ont une odeur boisée qui peut durer des années. En outre, les propriétés de ses principes actifs sont immunostimulants, antiseptiques et coagulants.
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